L'impact des produits alimentaires ultra-transformés décrypté par Aris Christodoulou, fondateur de Siga
Aris Christodoulou, invité de l'épisode #52 - Le scandale des produits ultra-transformés du podcast Sur le Grill d'Écotable, est le président-fondateur de Siga. A travers une démarche scientifique poussée, Siga offre une évaluation des produits basée sur le degré de transformation des aliments. Dénoncer l'impact néfastes des produits ultra-transformés sur l'environnement et sur la santé est le leitmotiv d'Aris Christodoulou. Il accompagne les industriels, les distributeurs alimentaires et les acteurs de la restauration dans l'amélioration de la composition et du sourcing de leurs produits. Retour sur les enjeux sanitaires, économiques et culinaires de ces produits ultra-transformés.
Pouvez-vous vous présenter et présenter Siga en quelques phrases ?
Je m'appelle Aris Christodoulou et je suis le président fondateur de Siga. Animé par la volonté d'avoir un impact positif sur le monde qui nous entoure, j'ai développé Siga pour contribuer à l'amélioration de l'alimentation.
Siga, c'est une méthodologie scientifique publiée qui permet notamment de distinguer les Vrais aliments en opposition aux aliments ultra-transformés. Nous employons cette méthodologie pour améliorer les pratiques de l'industrie et aider les consommateurs à choisir des aliments plus sains.
Concrètement, quels sont les risques pour la santé à consommer des produits ultra transformés ?
Les risques sont nombreux. Aujourd'hui, ce sont plus de 80 études épidémiologiques qui établissent des associations délétères sur la santé à la consommation d'aliments ultra-transformés. Une consommation accrue d'aliments de ce type est associée à des risques accrus de surpoids, d'obésité, de cancer, de maladie cardio-vasculaire, de diabète de type 2, à un développement moindre du fœtus, etc.
Les produits ultra transformés sont-ils moins chers que les produits bruts ?
Pour Siga, la question du coût ne peut être restreinte à celle du prix. L'aliment peut avoir un coût sur la santé, sur l'environnement, sur la société (partage de la valeur, savoir faire, etc.) ; alors les aliments ultra-transformés se révèlent extrêmement coûteux. Au delà de ceci, nous savons qu'adopter un régime 3V - Vrai Végétal Varié - tel que publié par le Dr. Fardet coûte environ 5% moins cher que le régime actuel occidental, largement animal et ultra-transformé.
Quel conseil donneriez-vous à un restaurateur qui souhaite supprimer intégralement les produits ultra transformés de ses cuisines ?
Pour un restaurateur, les premiers éléments à travailler sont sans doute les sauces, les charcuteries, les huiles ingrédients culinaires et peut-être, pour certains, les desserts déjà préparés. Il peut se rapprocher de Siga pour mesurer le niveau de transformation des ingrédients employés.
Quelles mesures politiques pourraient permettre de supprimer progressivement les produits ultra-transformés ?
Nous avons interpellé les politiques en amont des élections avec des propositions concrètes :
- Une limitation des aliments ultra-transformés dans les cantines
- Une éducation au Vrai et à la diversification alimentaire
- Un marquage et une baisse de TVA sur les Vrais aliments
- Un chèque pour les foyers
Certains iront plus loin : neutralisation des packagings, taxes sur les AUT (aliment ultra transformé), mais Siga ne privilégie pas, dans un contexte de resserrement des budgets, de taxe supplémentaire. Si certaines idées font leur chemin (celle du chèque notamment), ou si un objectif de diminution de la consommation d'aliments ultra-transformés réclamé par le Haut Conseil de la santé publique a été inscrit au Plan National Nutrition Santé 4, malheureusement aujourd'hui rien ne semble avoir été mis en place par les politiques pour concrètement réduire le recours à l'ultra-transformation.
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