Impact environnemental du lait : pourquoi faut-il repenser notre consommation ?
Lait frais ou en poudre, beurre, fromage… les produits laitiers sont partout et font du lait l’un des aliments les plus consommés en France. Dans notre pays, cette filière est particulièrement développée, puisqu’on estime qu’un Français consomme en moyenne 31 litres de lait chaque année et que, tous les ans, 23,8 milliards de litres de lait de vache sont collectés. Derrière ce produit du quotidien, de nombreuses questions éthiques se posent. Tout d’abord celle du bien-être animal, puisque derrière chaque verre de lait se cache un veau, bien souvent né d’une insémination artificielle, séparé de sa mère dès la naissance, sevré de manière abrupte, engraissé, puis abattu pour sa viande. La deuxième question est écologique, puisque l’impact environnemental de cette filière est de plus en plus pointé du doigt. Explications.
Quels sont les impacts environnementaux du lait ?
Les émissions de gaz à effet de serre
La production de fromage a un impact carbone conséquent puisqu'elle génère 13,5 kg de gaz à effet de serre en équivalent CO2 par kg de fromage. C’est moins que le bœuf ou l’agneau (respectivement 39 et 17 eq. CO2 par kg), mais plus que le porc ou le poulet (12 et 7 eq. CO2 par kg). Ce chiffre n’est pas surprenant : les bovins sont une source massive d’émission de gaz à effet de serre via le méthane qu’ils rejettent pendant leur digestion.
La consommation d’eau
Produire 1 litre de lait nécessite l’utilisation d’environ 1 000 litres d’eau (150 L en excluant l’eau de pluie). Pour un kilogramme de poudre de lait, 5 fois plus d’eau est nécessaire, soit environ 4 800 litres (720 L en excluant l’eau de pluie).
La question de l’éthique et du bien-être animal
Les quantités de lait requises par nos consommations ne sont pas compatibles avec les cycles naturels des vaches, brebis ou chèvres. Ainsi, pour stimuler la production de lait, les femelles sont le plus souvent inséminées artificiellement chaque année. Les petits sont rapidement séparés de leur mère, le lait de ces derniers étant destiné à la consommation humaine. Une vache produit, dans ces conditions, près de 25 litres de lait par jour, même pendant sa gestation. Cette cadence peut être la cause de douleurs pour l’animal : inflammation des pis, hypertrophie des mamelles. Par ailleurs, alors que les bovins ont une durée de vie d’une vingtaine d'années, une vache laitière est généralement tuée au bout de 8 ans seulement.
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Que penser du lait végétal ?
D’après une étude de l’Université d’Oxford en 2018, l’impact environnemental d’un aliment végétal est en moyenne moins élevé que son équivalent animal. En effet, produire un lait animal génère en moyenne 2 à 3 fois plus de gaz à effet de serre qu’un jus végétal et sa production nécessite beaucoup plus de terres agricoles et d’eau. Cependant, l’impact environnemental de ces produits peut varier selon la façon dont les végétaux sont cultivés et de comment les vaches sont élevées. Comme toujours, il est important de vous renseigner sur la provenance des produits que vous achetez et d'éviter les produits ultra-transformés, car l’étape de transformation est elle-même une source de pollution
Il existe désormais de nombreux types de laits végétaux. On en trouve à base d'oléagineux (amande, noisette…), de légumineuses (soja, pois…) ou de céréales (avoine, blé, riz…). Quel que soit le type de lait que vous choisissez, privilégiez le bio. Comparer l’impact carbone des différents laits végétaux est difficile, car la production de certains nécessitent énormément d’eau, et d’autres émettent plus de gaz à effet de serre. Le lait de soja et le lait d’avoine ont cependant le meilleur bilan environnemental. Le lait de soja est cependant déconseillé à certaines personnes, à cause de son potentiel de perturbateur endocrinien.
« Which milk should I choose ? », graphique de la BBC repris sur le site de Paris-Match.
Pourquoi les autres laits ont-ils plus d’impact sur l’environnement ?
- Le lait d’amande est souvent fait à base d’amandes californiennes en monoculture où l’utilisation de pesticides et la consommation d’eau posent des problèmes environnementaux. 80% des amandes utilisées dans le monde viennent de Californie, actuellement ravagée par des sécheresses directement liées à cette culture.
- Le lait de riz est celui dont la production émet le plus de gaz à effet de serre. Comme pour le lait d’amande, sa consommation d’eau est conséquente.
- Le lait de coco : c’est un produit étranger qui n’existe, par définition, pas en version locale.
Alors, que fait-on concernant les produits laitiers ?
En conclusion, la clé reste idéalement de réduire sa consommation de produits laitiers d'origine animale, c'est-à-dire d’en consommer de manière consciente et raisonnée. Lors de vos achats, il est important de vous renseigner sur les pratiques d’élevage, pour combiner qualité du produit, réduction de son impact et bien-être animal. Par ailleurs, gardez en tête qu’il faut toujours privilégier des produits français, idéalement locaux, issus de filières durables et éthiques (c'est-à-dire avec une rémunération juste pour le producteur) et ce, que vous choisissiez de rester sur des produits d’origine animale, ou de passer au végétal. Pour en savoir plus, découvrez l'épisode dédié à ce sujet dans notre podcast « Sur le Grill d'Écotable ».
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