Ressources humaines : les 5 clés pour recruter selon Maslow

L'équipe du groupe Maslow (© Maki Manoukian)

Ces dernières années, le secteur de la restauration fait face à une pénurie de ressources humaines. La crise du COVID a notamment participé à une véritable prise de conscience générale, et si les offres d’emplois se multiplient, les professionnels de la restauration sont désormais plus regardant sur les établissements où ils postulent. Afin de vous aider à adopter une politique de recrutement efficace pour attirer les talents, nous sommes allés à la rencontre de Maslow, un nouveau groupe qui, en vue de l’ouverture de son premier restaurant a lancé une opération recrutement de grande envergure en s’appuyant sur ses expériences passées. Julia Chican Vernin, CEO et co-fondatrice, nous livre les 5 clés qui leur ont permis de compléter rapidement leur équipe !

1. Redonner du temps

Selon nous c’est probablement l’enjeu le plus fort, sur la jeune génération notamment. C’est encore plus vrai depuis l’après COVID, où tout le monde a sorti sa tête de la roue de hamster dans laquelle on courait pour regarder ce qui se passait dehors. Ceux de la restauration se sont bien rendu compte de deux choses. Premièrement, ils travaillaient beaucoup, souvent trop et durement. Ils avaient pour la plupart oublié ce que c’était de se reposer et d’avoir du temps devant soi. Deuxièmement, ils se sont rendu compte qu’ils étaient globalement plus mal lotis que la grande majorité de la population. Chez Maslow, on propose pour presque tout le monde la semaine de 4 jours, un minimum de coupures, des plannings fixes autant que faire se peut afin de permettre à tous de se reposer plus en profondeur et d’organiser sa vie de façon stable dans la durée, en prenant des engagements familiaux, associatifs ou sportifs par exemple. La contrepartie c’est qu’on demande à nos équipes probablement plus de polyvalence. Proposer des journées continues cela veut dire qu’il faut probablement faire quelques heures au sein d’autres équipes. Un barman pourrait aider à la mise en place de la cuisine, un runner pourrait faire quelques heures de bar, un cuisinier pourrait aider à dresser des tables ou même faire du run. Selon nous ça rend le travail plus intéressant et décloisonne plutôt bien les métiers entre eux.

2. Redonner du pouvoir d’achat

Historiquement, la restauration ce n’est pas très bien payé. Les 200 000 employés manquant sur ce secteur se sont chargés de remettre les salaires au niveau, ça été assez abrupt. Si on veut améliorer le pouvoir d’achat sans tout faire porter sur les salaires, on peut travailler d’autres thèmes. Le pourboire est un grand axe pour nous. On a misé sur des TPE modernes qui permettent de pousser le pourboire avant l’encaissement carte et aussi sur le paiement à table qui permet ça également. On facilite également les avances sur salaires, car ça permet de soulager dans des périodes difficiles pour certains.

« Avoir une vision claire de notre impact sur l'environnement c'est bien mais quelle crédibilité a-t-on, si on n'améliore pas également les conditions de travail du secteur. » Julia Chican Vernin, CEO et co-fondatrice du groupe Maslow

3. Redonner du confort mental 

En recrutement, je pose toujours la question : « Qu’est ce que tu ne souhaiterais pas retrouver chez nous que tu as connu ailleurs ». Le nombre de personnes qui parlent de cas d’abus, de harcèlement, de comportements sexistes ou discriminatoires, d’ambiance violente ou toxique est assez impressionnant. C’est valable chez les femmes comme chez les hommes. On a donc mis un enjeu très fort sur l’ambiance de travail. Apaisée, transparente, ouverte. On a prévu une session spécifique sur le sexisme et la discrimination pour l’ensemble de notre team, avant l’ouverture et on sera assez intraitables sur les comportements hors limite. Il n’y a rien de pire que d’aller au travail la boule au ventre et on espère au moins mettre en place une organisation où ce genre de comportements, inévitables je suppose, remonte rapidement et peut être traité efficacement.

4. Redonner de la visibilité et du sens

La restauration c’est un métier de passion, mais c’est aussi un métier usant, physiquement notamment. Notre conviction c’est que tant qu’on y bosse, on a besoin de savoir pourquoi on le fait. Pour l’amour du client, de la bouffe, du contact, du vin probablement, chez nous en plus nos équipes le font pour changer les choses, avoir un impact positif sur la planète C’est bateau de dire ça mais avoir un projet d’entreprise, quel que soit l’entreprise ou la taille du commerce, c’est important. C’est cette vision qui emporte l'équipe, ça motive et ça booste.

Le jour où on y bosse plus, dans la restauration, on aura envie de revaloriser tout ce qu’on a appris ailleurs. Changer de secteur, de métier plusieurs fois dans une carrière, ce sera de plus en plus courant. Pour faire ça il faut proposer de la formation et des élargissements de perspectives aux équipes. On aura à nouveau plein de candidats, quand passer 10 ans dans la restauration sera vu comme un super tremplin pour faire d’autres choses plus tard. Chez Maslow, on a prévu beaucoup de formations, des passerelles entre les équipes, des ouvertures évidemment sur l’écologie, l’agriculture ou encore sur la gestion. On est aussi très ouverts sur les profils en reconversion puisque le pendant de ça c’est qu’il faut aussi savoir accueillir bien et efficacement des personnes qui ne sont pas du milieu. On mise beaucoup sur un vrai onboarding de quelques jours, avec des modules structurés et de la documentation, afin que les personnes s’intègrent vite et soient productives plus rapidement.

5. Normaliser et moderniser le secteur

La restauration est une des pires conventions collectives, mais en réalité il n’y a pas ou plus de raison que ce soit un secteur à part, si déconnecté. On propose chez Maslow des avantages tout bêtes qu’on a connus dans d’autres entreprises et qui ne coûtent pas si cher. Prime à la naissance, soirée d’entreprise, cours de sport collectifs ou prime de cooptation sont quelques exemples de ce qu’on a souhaité mettre en place.

Par ailleurs, toute l’entreprise est digitalisée pour plus d’efficacité et de fluidité dans le travail. Pour la partie RH ça veut dire qu’on fait ses demandes de congés sur son téléphone, qu’on envoie son arrêt maladie en ligne ou qu’on regarde une vidéo envoyée sur Whatsapp pour la nouvelle formation sur le vin. C’est plus en phase avec les pratiques de l’époque et ça améliore globalement la communication dans les équipes.

Tout cela met clairement plus de contraintes sur l'employeur, c'est évident. Il a plus de complexité à gérer et probablement aussi plus de chiffre d'affaires à chercher en contrepartie mais nous pensons que c’est incontournable pour rendre à nouveau ce secteur attractif et créer des ambiances de travail positives et saines. 

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Maslow c’est le nouveau groupe de restauration qui fait mieux pour la planète sans compromis sur le plaisir en proposant une cuisine ultra sexy, généreuse, gourmande sans viande ni poisson dans des lieux uniques, mémorables et à un prix accessible. Le premier restaurant ouvrira début mai 2023 au 14 quai de la mégisserie dans le 1er arrondissement de Paris.

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